Etat dépressif passager qui surgit inopinément dans les premiers jours qui suivent la naissance et que l'on peut comprendre comme étant le contre coup normal de cet événement. Cet état peut être expliqué de différentes manières. Le baby-blues n’est en rien pathologique. Il touche 50 à 70 % des accouchées (taux variable selon les statistiques et leurs critères de sélection et définition). Il débute en général à partir du 3ème jour et ne va pas au-delà de la deuxième ou troisième semaine. C'est sa brièveté et son intensité "supportable" qui le caractérisent et le différencient de la dépression du post-partum.

Il peut résulter d’une adaptation brutale à un évènement chargé en émotions : un moment de coupure avec ce qui a précédé et qui aurait valeur de fonction d'aménagement défensif pour la mère, lui permettant de réaliser le deuil du bébé imaginaire et d'adopter celui qui vient de naître. Il favoriserait ainsi le passage symbolique de son statut de femme enceinte à celui de mère.


Selon Jean-Marie Delassus, il correspondrait à un temps d'ajustement : après avoir passé neuf mois d'intimité avec son enfant et de retrouvailles avec la mémoire de son corps, après avoir entrepris un véritable voyage intérieur, la mère se retrouve dans un autre pays et rencontre enfin son bébé : « Il était en elle, et maintenant, il est "hors" d'elle. La maman flotte, se sent bizarre. Elle a changé de fuseau du cœur et se trouve en décalage avec le monde extérieur. Une lame de fond la submerge. Elle ne reconnaît plus son identité habituelle, elle connaît mal sa nouvelle identité. Des larmes peuvent jaillir, la tristesse et le doûte l'envahir... » Ses deux identités s'entrechoquent dans ce moment immédiat du post-partum...

Infos et témoignages de mamans : www.maman-blues.fr